Le compte n'y est toujours pas. Et tant qu'il n'y sera pas, la pression continuera de montrer, car nous sommes déterminés à faire céder le Ministre du Travail, de l'Emploi et du "Dialogue social" pour qu'il ne signe pas l'accord du 22 mars !
Les actions se multiplient un peu partout en France
Interpellations d'Aurélie Filipetti lors de la cérémonie des Molières, annulation de nombreux spectacles au festival du Printemps des Comédiens à Montpellier avec une grève reconduite de jour en jour, occupation du siège du PS à Toulouse, coupure de courant à Pole-Emploi et occupation de la DRAC à Besançon, grève des acteurs et techniciens de la série télévisée "Plus belle la vie", audition au Sénat, questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, occupation de la Direction du travail à Angers où nous avons été reçus par Jean-Michel Boukobza qui a transmis notre motion au cabinet de F. Rebsamen...
Courrier de l'Ouest du 05 juin 2014 |
Un préavis de grève national a été déposé par la CGT jusqu'à fin juin, afin de couvrir tous les artistes et techniciens qui veulent participer à la mobilisation.
Les soutiens affluent à tous les niveaux
Dans le même temps, les soutiens à la mobilisation sont de plus en plus nombreux, notamment au PS (section de Toulouse suite à l'occupation, soutien d'Anne Hidalgo, maire de Paris) mais aussi et surtout dans la profession, chez les cinéastes, les comédiens, les techniciens. Pour n'en citer que quelqu'uns : Pascale Ferran, Jean-Pierre Darroussin, Robert Guédiguian, Michel Hazavanicius, Christophe Honoré, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Yolande Moreau, Nicolas Philibert, Bruno Podalydès... La DRAC du Languedoc-Roussillon elle-aussi apporte son soutien au mouvement.
A Angers aussi, les soutiens se font de plus en plus nombreux. Le mouvement, portée par le Collectif et la CGT-SFA notamment, a d'ors et déjà reçu les soutiens de la FSU 49, de Solidaires 49, du NPA 49, de la sénatrice EELV Corinne Bouchoux etc. Le groupe socialiste au Conseil régional, interpellé par nos soins, nous a également communiqué les courriers des parlementaires PS de la région qui ont été envoyés à F. Rebsamen, lui demandant de ne pas agréer l'accord en l'état.
Du côté du gouvernement, le compte n'y est pas
Les seules propositions apportées sont loin de satisfaire les revendications du mouvement. Le gouvernement, par la voix d'Aurélie Filipetti, ministre de la Culture et de la Communication, nous dit :
"Avec François Rebsamen, je vais demander à ce qu’on puisse lancer des “Assises de l’Intermittence”, sous l'égide des parlementaires et de la commission des Affaires culturelles et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale".
La ministre souhaite par ailleurs assurer "un meilleur suivi pour les intermittents les plus précaires, qui passerait notamment par la création d’un fonds d’accompagnement pour les plus pauvres". "On travaille notamment avec François Rebsamen sur la constitution de dispositifs qui permettront d’aider les plus précaires des intermittents, car j’entends bien leurs préoccupations"
Voici la réponse de Samuel Churin, de la coordination des intermittents et précaires d'Ile de France, à laquelle nous souscrivons :
"Le gouvernement a peur. Ils ont compris que nos actions ne connaîtront pas de pause. Après Montpellier, la journée d'action nationale et les molières, Filippetti annonce des assises de l'intermittence (on connait) et une caisse pour les plus précaires. (on connait aussi).
Assise de l'intermittence : De la com pour éteindre le feu. Donnedieu de Vabres l'avait déjà fait en 2004 notamment sous le chapiteau Fratellini. On connait par coeur. C'est merveilleux pour gagner du temps. Puisque que le gouvernement nous explique tous les jours qu'il respecte le dialogue social et les décisions du Medef, à quoi serviront ces débats si ce n'est à gagner et donc perdre du temps ?
Caisse des pauvres : NON à une petite caisse autonome discrétionnaire, OUI à des droits sociaux collectifs. Nous connaissons déjà. En 2004, l'état avait dépensé beaucoup d'argent pour rétablir sur 2 ans 507 h 12 mois. C'était une grosse caisse autonome. Mais cela a disparu et l'accord de 2003 s'est appliqué avec toute sa violence et ses 70% de précarité supplémentaire..
Pour rappel, François Hollande a fait un pacte avec le Medef appelé pacte de responsabilité de 50 milliards d'euros d'économies. C'est un plan sur 3 ans. Parmi ces 50 milliards, Valls a déclaré que 2 milliards étaient sur l'assurance chômage.
Pour rappel, François Hollande a fait un pacte avec le Medef appelé pacte de responsabilité de 50 milliards d'euros d'économies. C'est un plan sur 3 ans. Parmi ces 50 milliards, Valls a déclaré que 2 milliards étaient sur l'assurance chômage.
C'est donc très clair : officiellement le gouvernement se cache derrière le Medef en disant "c'est pas nous, c'est eux et nous respectons le dialogue social". Dans les faits, ils font bien pire : Hollande s'est mis d'accord en amont sur les 2 milliards d'euros d'économies sur le dos des pauvres. Il est donc clairement co responsable de l'accord du 22 mars. Il fallait bien mettre en pratique un accord à la baisse pour être compatible avec le pacte. Ce qu'a fait le Medef parfaitement bien.
Il est donc pour le moins schizophrène de voir l'état essayer de s'en sortir en mettant une place une "caisse pour précaires" alors que leur volonté est par ailleurs de réduire le droit des chômeurs. On prend 2 milliards d'un côté et on donne des miettes de l'autre pour éteindre le feu.
Pour finir, il faut noter que le Medef et la Cfdt ont signé le pacte de responsabilité : leur signature de l'accord est donc logique. Elle s'inscrit dans ce plan triennal.
FO, par contre, dénonce le pacte de responsabilité et s'oppose à la politique d'austérité, la décrivant comme nuisible. Or, en signant l'accord, FO participe de fait au pacte qu'ils combattent ! Schizophrénie ? Non. Besoin de reprendre la main sur l'unedic : Oui.
La seule manière d'éteindre le feu Mr Rebsamen et Mme Filippetti c'est de ne pas agréer cet accord néfaste pour tous les chômeurs."