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samedi 3 mai 2014

L'étrange cas du Docteur Rebsamen et de Mister ministre

Nous savions que les promesses électorales étaient solubles dans les postes à responsabilités, mais le cas qui nous intéresse est particulièrement grossier pour qu'on s'y arrête.

Si la mémoire ne vous fait pas encore défaut, ce n'est pas forcément le cas de notre tout nouveau ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social, François Rebsamen. Rappelez-vous la campagne des municipales, qui s'est achevée il y a un peu plus de deux mois. Sur le site de campagne du maire de Dijon, pas encore nommé ministre, on pouvait lire la déclaration de son adjointe Christine Martin :



D'ailleurs, la page web en question est toujours en ligne.

Aujourd'hui interviewé en sa qualité de ministre par Christophe Barbier sur I Télé, il annonce "toujours soutenir les intermittents [...] indispensables pour faire vivre la culture [...], indispensables pour le rayonnement culturel de notre pays". Hourra ! Enfin un homme politique qui ose aller jusqu'au bout de ses convictions et défend les salarié-e-s !

Et bien non ! Car c'était sans compter sur la magnifique pirouette de l'ex-Maire de Dijon. Le docteur Rebsamen s'est transformé le temps d'une nomination en Mister ministre... Et, en bon ministre qui doit soutenir son gouvernement, très généreux avec le MEDEF (35 milliards de cadeaux avec le Pacte de Responsabilité) et qui va mettre à mal tous les services publics -y compris celui de la culture bien entendu- avec l'annonce de restrictions budgétaires de l'Etat de 50 milliards d'euros, Mister ministre annonce fièrement qu'il va "le valider" le fameux accord UNEDIC. Parce que, vous comprenez bien, "ce n'est pas rien d'avoir un accord paritaire entre le MEDEF, de FO et de la CFDT" nous dit-il... et en plus les "partenaires sociaux" ont corrigé une petite erreur qui aurait mis plus en difficulté les petites allocations que les grosses -encore heureux.... Alors il va "le valider" l'accord. Et cela malgré toutes les propositions qui ont pu être faites par le comité de suivi... Tu parles d'un dialogue social...

Annonce à voir dans la vidéo ci-dessous :




Voilà qui est dit. Dans un discours très paternaliste, il nous précise que les intermittents se doivent d' "être raisonnables et faire eux aussi un effort pour l'ensemble des chômeurs" (!). Comprenez : il faut que les intermittents acceptent de voir leur régime spécifique déjà bien précaire mis à mal une nouvelle fois, en acceptant une baisse de leurs allocations, des différés de paiement, des délais de carences suite à une fin de contrat, etc. Il se garde d'ailleurs bien de préciser que les intérimaires, les chômeurs et les retraités seront eux aussi touchés si ce texte est agréé par le gouvernement. Mais qu'importe, puisqu' "on a sauvé, au travers de cet accord, l'assurance chômage" ! Il n'y a pas besoin d'être spécialiste en langue de bois pour s'apercevoir qu'il s'agit ici d'un cas avéré...

Le cas que nous venons d'étudier relève typiquement d'un démagogique retournement de veste. Une fois élu, qu'importe les engagements, qu'importe les promesses ! Comme il le dit lui-même, "un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s'en va". Son habilité presque artistique de prendre les gens pour des cons nous invite donc à lui conseiller de s'en aller ! Très loin.

Le message est clair : il se fout de nous. En aucun cas la signature de cet accord ne permettrait de défendre les intermittents ! Au contraire, il va aggraver la situation de personnes qui vivent déjà dans des situations très précaires.

Nous allons donc devoir lui montrer encore une fois que nous ne laisserons pas faire, et cela même si il signe cet accord qui est un véritable recul des droits sociaux pour les intermittents, les intérimaires, les précaires et les chômeurs, et par conséquent un recul pour la diversité culturelle !

Nous avons d'ors et déjà prévu d'aller revendiquer et informer sur Angers :

- Le 13 mai à 20h45, une conférence-débat au Quai aura lieu, animée par Chloé Langeard
- Le 17 mai, une journée nationale de mobilisations est prévue

Et partout en France, des actions ont lieu tous les jours pour informer le grand public de la duperie.

 Pas de culture sans droits sociaux !

Non à l'agrément de l'accord UNEDIC !